18 juillet 2022

Qu’est-ce que les TMS ?

L’expression « Troubles Musculo-Squelettiques » (TMS) regroupe un ensemble de maladies douloureuses localisées au niveau ou autour des articulations comme les poignets, coudes épaules, rachis ou encore les genoux. Ces pathologies concernent les muscles, tendons, nerfs
ou encore les ligaments, à la périphérie des articulations des membres supérieurs, de la colonne vertébrale et des membres inférieurs.

Les TMS résultent d’une disparité entre les capacités physiques du corps et les contraintes auxquelles il est sollicité.
Ils peuvent apparaître le plus souvent de manière progressive suite à une longue période d’intenses efforts des parties du corps atteintes.

Sept secteurs d’activité professionnelle particulièrement touchés par les TMS :
  • le Transport et la Logistique,
  • le Commerce,
  • l’Agroalimentaire,
  • le Bâtiment et les Travaux Publics,
  • la Propreté,
  • l’Industrie Métallurgique,
  • l’Aide et les Soins à la personne notamment au sein des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EPHAD).
Infographie indiquant la part des troubles musculosquelettiques sur le corps
Quelles sont les pathologies les plus fréquentes ?

Les symptômes tels que les douleurs ou les sensations de raideurs apparaissent progressivement et peuvent être subdivisés en trois niveaux :

Niveau 1 : les plaintes apparaissent durant une activité et disparaissent au repos ;
Niveau 2 : les plaintes apparaissent rapidement lors des activités et mettent plus longtemps à disparaître au repos ;
Niveau 3 : les plaintes sont chroniques et persistent durant les autres activités et au repos.

Quels sont les membres les plus touchés par les TMS ?
  • l’épaule : le syndrome de la coiffe des rotateurs, tendinite du sus épineux,
  • le coude : l’épicondylite, l’épitrochléite,
  • le poignet : canal carpien,
  • la main : tendinites,
  • l’affections neurovasculaires : syndromes de Raynaud, du marteau hypothénar,
  • le dos et la colonne vertébrale : les lombalgies, au bas du dos, syndrome tensionnel de la nuque,
  • le genou : l’hygroma du genou,

Quels sont les facteurs favorisant les TMS ?

Afin de comprendre l’apparition de ces troubles musculo-squelettiques, un classement des éléments étant la cause des TMS est essentiel.
Voici ci-dessous la liste des facteurs répertoriés sur le site de l’Assurance Maladie en ligne (Ameli.fr).

La biomécanique (mouvements de force, des postures extrêmes) :

  • les gestes effectués les bras au–dessus des épaules, les mouvements de torsion du poignet, du tronc, la flexion et l’extension du coude,
  • la répétition fréquente du même geste qui fait appel aux mêmes groupes de muscles et d’articulations,
  • le travail statique,
  • les vibrations et chocs mécaniques (causés pas les outils électriques par exemple).

L’environnement :

  • le froid et le bruit sont des facteurs aggravant les contraintes mécaniques,
  • un éclairage déficient : effectuer une tâche sous un éclairage inadapté peut également favoriser l’apparition d’un TMS et entraîner une posture inconfortable.

Les contraintes psychosociales :

Ces facteurs reposent sur la façon dont le travail est perçu par les salariés comme :

  • l’insatisfaction d’un travail monotone,
  • la tension engendrée par les délais à respecter,
  • le manque de reconnaissance professionnelle,
  • les relations sociales dégradées,
  • l’absence de soutien du supérieur hiérarchique et des collègues,
  • l’insécurité de l’emploi.

Les contraintes organisationnelles :

Elles sont liées à l’organisation du travail (rythme de travail, horaires, contenu du travail…), aux conditions d’exercice du geste professionnel
(délai de réalisation trop court, temps de récupération insuffisant…).

Les facteurs individuels :

  • l’âge est responsable d’un vieillissement des structures péri-articulaires,
  • la fragilité physique (diabète, hypothyroïdie, rhumatisme inflammatoire, fatigue, surpoids, baisse de l’immunité),
  • la fragilité psychologique est également à prendre en compte dans l’apparition des troubles musculo–squelettiques.

Les conséquences des TMS sur les entreprises

Les TMS affectent non seulement la santé des collaborateurs mais également le fonctionnement de l’entreprise. En cause :

  • une diminution de la charge de travail des collaborateurs touchés par les douleurs,
  • l’absentéisme et les arrêts de travail longue durée causés par les TMS sont une perte dans les effectifs et également financière pour l’entreprise,
  • augmentation des incidents et des accidents par manque d’attention et de capacités de réaction due à la fatigue ou la douleur,
  • mauvaise ambiance de travail et perte de motivation,
  • augmentation de la rotation du personnel pour remplacer les personnes touchées et des frais qui en découlent (temps d’apprentissage du poste et d’adaptation dans la nouvelle équipe),
  • perte de qualité et réduction de la quantité produite,
  • atteinte à l’image de l’entreprise vis-à-vis de ses clients, prestataires et/ou partenaires professionnels,

Quelles actions pour améliorer les conditions de travail ?

Après un état des lieux de la situation afin de comprendre les raisons de la présence des TMS au sein de l’entreprise, l’employeur peut mettre en place des actions simples pour améliorer les conditions de travail des collaborateurs.
Quelles sont les pistes qui pourraient être mises en place pour contrer l’arrivée et/ou le développement des TMS ?
Voici ci-dessous la liste des actions répertoriées sur le site du Ministère du travail, du plein emploi et de l’insertion (travail-emploi.gouv.fr).

La dimension technique

L’employeur dispose de différentes solutions pour agir sur la dimension technique des postes afin de lutter contre les TMS et améliorer le quotidien
de ses collaborateurs.

Les outils d’aide à la manutention

Afin de réduire considérablement les efforts, les postures contraignantes et les contraintes articulaires, différents outils existent selon les secteurs.

L’aménagement des postes de travail

Un employeur peut repenser l’environnement du poste de travail de ses collaborateurs en développant l’ergonomie du poste ainsi qu’un meilleur entretien
de l’environnement afin de faciliter les tâches accomplies.

La dimension organisationnelle

L’organisation de l’entreprise joue un rôle primordial dans la lutte contre les TMS. Plusieurs mesures permettent de préserver la santé des collaborateurs.
Par exemple :
Rotation des tâches : pour réduire le temps d’exposition sur des postes de par exemple, le travail peut être effectué en alternance.
Extension des tâches élargir et varier le contenu : des rotations de deux heures sont aussi possibles sur certains emplois en alternant les postes plus ou moins contraignants physiquement (gestion du rythme de travail, alternance tâches lourdes et légères, etc.).
La solidarité entre les personnes : le soutien des collaborateurs et entre les équipes est essentiel pour instaurer une bonne organisation avec des conditions de travail permettant de lutter contre les TMS.

La dimension humaine

La communication et l’information de ce sujet auprès des collaborateurs est essentiel afin de pouvoir les impliquer dans la démarche de lutte contre les TMS.

La transmission de savoir-faire

Les collaborateurs expérimentés peuvent apprendre aux plus novices des techniques pour améliorer leurs conditions de travail. Des réunions de travail avec ces collaborateurs expérimentés peuvent être organisées afin de profiter de leur expertise et de leurs idées pour faciliter le quotidien.


Et le Groupe EVS ?

Le Service Sécurité est vigilant sur le sujet très sérieux des TMS. Étant l’une de ses missions principales, la lutte contre les troubles musculo-squelettiques est d’autant plus importante car l’Agroalimentaire reste d’un des secteurs professionnels les plus touchés.
Le Groupe a donc rejoint le programme national TMS Pros afin de prévenir les TMS dans l’entreprise et a mis en place de nombreuses actions pour lutter contre la première maladie professionnelle de France.

Grâce à un partenariat avec la start-up Moovency, le Groupe a pu accéder à l’outil innovant Kiméa. L’objectif ? Cartographier l’ensemble des postes de la ligne de production sur les prochaines années afin d’avoir une étude précise des gestes et postures qui déclencheraient les TMS.

L’analyse chiffrées des postes permettrait de se plonger pleinement dans l’analyse des données ainsi que dans la réflexion autour des solutions à mettre en place et également pouvoir apporter une meilleure polyvalence dans les tâches des opérateurs afin de faire diminuer les risques de TMS.
Curieux(se) sur le sujet ? Retrouvez directement l’article sur le site internet de Moovency !


Annexes – Sitographie